Intéressante vidéo d’Arrêt sur Image avec Eric Fottorino, ex-directeur du journal le Monde à propos de son livre « Mon tour du Monde » (Gallimard).
Vers la minute 45, ils parlent de l’épisode suivant relaté dans ce livre : alors qu’il est directeur du Monde, Eric Fottorino se trouve participer à un déjeuner où des accointances et des relations de copinage se montrent sans fard entre Colombani, Sarkozy et Minc.
Daniel Schneidermann qui l’interroge pour Arrêt sur Image, s’étonne que cela n’ait pas été rapporté dans les colonnes du journal. M. Fottorino, directeur du Monde qui n’est alors pas florissant financièrement, lui répond qu’il n’a pas estimé à ce moment que cela fût adroit vis à vis de ses actionnaires, dans sa position, qui plus est à la recherche de capitaux.
Il estime également que des lecteurs n’auraient pas apprécié qu’une situation privée soit lâchée sur la place publique.
Peut-on révéler une information issue d’un cadre privé, peut-on la retenir ? Tout peut-il être dit ?
Facebook ou Google par exemple considèrent que oui, en parlant des internautes : en gros si l’on ne veut pas que ce soit connu, il ne faut simplement pas le faire ou le dire.
D’un autre côté, lorsqu’il est question de personnes publiques auxquelles nous confions notre pouvoir, ne faut-il pas connaître ce qu’ils sont, leurs réseaux, la différence qui existe entre leur image public et ce qu’ils montrent en privé ?
Pour ma part je pense que oui.
Ces accointances révélées ne seraient d’ailleurs pas forcément à prendre comme des trahisons, si l’on ne veut pas rester sur un mode où le pouvoir est sacralisé : elles peuvent aussi participer à rendre nos personnages publics plus réels et nos attentes à leur égard moins inhumaines (voir le billet sur le président superman pour citoyens-enfants).