HTML5 et DRM : pourquoi pas, c’est un moindre mal

L’assentiment de Tim Berners-Lee à ce que HTML5 supporte les DRM fait grand bruit ces temps-ci.

Voir par exemple cet article : http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2013/03/web-is-dead.html

Peut-être faut-il simplement voir dans cette ouverture du HTML5 aux DRM, un effort de plus pour le faire adopter au détriment des applications mobiles natives par exemple.
Le HTML5 permet au moins un accès moins opaque pour l’utilisateur que des applications. Or il est urgent d’agir en ce sens, sachant que ces applications natives représentent de plus en plus l’accès utilisé sur des mobiles qui eux-mêmes sont majoritaires ou en passe de l’être dans les terminaux connectés.

Car il ne faut pas rêver. Face à l’offensive tout azimut des ayant-droits pour protéger leurs contenus et profiter pleinement des possibilités du numérique pour installer des rentes ou simplement lutter contre le piratage, tous les moyens sont et seront bons : on voit déjà la puissance de frappe d’intermédiaires qui raflent tout ou presque auprès des acheteurs. Est-ce que ce modèle est enviable ? Je crois que non, d’abord pour la liberté d’expression.

Avec cet angle de vue, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de permettre un accès au contenu respectueux des droits plutôt que de laisser des intermédiaires (Apple par exemple) prendre complètement la main sur à la fois le contenu et l’accès, avec tout ce qu’il peut avoir d’opaque quand c’est une application et non du HTML.

Maintenant, et parce que rien n’est simple, reste effectivement le problème des droits numériques eux-mêmes, qui peuvent tout à fait nous déposséder du contenu par rapport à ce que l’on connaît aujourd’hui, mais pour moi c’est bien un autre sujet : celui du modèle de droits que le numérique rend possible et non celui de l’accès.

Voir à ce sujet par exemple le modèle MO3T.

Il me semble bien plus important de nous battre pour la diversité et la liberté d’expression : en cela le HTML5 même intégrant les DRM permet de diminuer l’hégémonie des intermédiaires. C’est tant mieux.

Quant au combat pour éviter l’installation de rentes sur les contenus et pour retrouver le sens du partage de la connaissance et celui du domaine public, il est déjà largement dans nos mains. Il suffit de ne pas acheter les contenus disponibles dans un modèle de droits qui nous dépossède trop ou qui appauvrit la diversité d’expression.

C’est pas gagné, mais c’est moins difficile avec un langage de communication et d’accès ouvert comme HTML5 qu’avec des applis propriétaires.

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