L’auteur, l’éditeur, le numérique et la liberté d’expression

Un livre est fait pour être lu et, pour ceux qui en vivent, apporter une rémunération suffisante aux acteurs qui participent à sa création et à sa publication.

Les acteurs classiques du livre papier sont les suivants :

  • auteur – éditeur – diffuseur – distribution – libraire/vendeur
  • plus rarement : auteur seul, contractant avec des prestataires de service (impression par exemple)

Pour être lu, un livre demande à disposer d’une certaine reconnaissance, à « sortir du lot » : c’est le rôle de l’éditeur, qui va sélectionner le texte d’un auteur, s’occuper de la production du livre papier et de son exploitation. C’est aussi le rôle du diffuseur et des libraires qui vont mettre en avant le livre ou le conseiller.

Comme dans toute relation commerciale, celui qui demande se met sous la dépendance de celui à qui il demande. Ainsi l’auteur qui généralement demande à être publié, va être sous la dépendance d’un éditeur qui lui apporte reconnaissance et rémunération. L’éditeur, de son côté, va être sous la dépendance des diffuseurs et libraires/vendeurs qui représentent le gros de ses ventes. Mais à l’inverse, un éditeur aura un certain pouvoir sur les diffuseurs et libraires s’il édite des livres qui se vendent bien ou sur lesquels est faite une promotion qui assureront des ventes intéressantes.

Avec un livre numérique, la production et la diffusion sont a priori bien plus simples et la distribution disparaît. Les acteurs peuvent être :

  • auteur – éditeur – diffuseur – libraire/vendeur (presque comme dans le livre papier)
  • auteur – éditeur – libraire/vendeur
  • auteur – libraire/vendeur
  • auteur (si celui-ci s’occupe de composer et vendre lui-même ses livres)

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Ne pas savoir

Le numérique et Internet ont une capacité extraordinaire : celle de mettre à la portée de chacun et aussi bien dans le sens consommation que production, un fantastique réservoir de contenus. Ils ont fait naître en moi une boulimie, celle de vouloir tout lire, tout voir. Et bientôt une frustration, une journée n’ayant que 24 heures dont 7 délicieusement perdues à dormir (pour moi !).

Il y a longtemps, j’ai lu une nouvelle parlant d’un homme qui voulait posséder toutes les femmes de la terre qui seraient à son goût. Il conçoit donc un DAR.DAR (Dispositif Automatisé de Recherche puissance 2) qui lui donne la liste de toutes ces femmes et un élixir qui lui permet de les envoûter pour qu’elles tombent dans ses bras. Tout fonctionne bien pour lui. De plus en plus épuisé mais toujours vivant, le pauvre tombe finalement sur un mari soupçonneux qui l’empêche de posséder la dernière femme de la liste. Il meurt sans avoir pu réaliser son dessein extravagant (argh, quand j’y pense, à une près !).
Bon, l’extrême pauvreté du scénario étant compensée par des détails croustillants sur les conquêtes et les galipettes, l’adolescent que j’étais s’est satisfait de cette lecture.

Mutatis mutandis, je ressens la même frustration face à l’immensité de ce qui pourrait m’intéresser que je ne connaîtrai jamais.

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Citoyenneté et numérique

Je suis allé jeudi 24 novembre 2011 à l’université Paris-Dauphine assister à des débats autour des thèmes de citoyenneté et numérique.

Sur un des murs de l’amphithéâtre, gravée sur une plaque de marbre, cette phrase de Raymond Aron, tout à fait dans le sujet :

« La liberté politique contribue à rendre les hommes dignes d’elle, à en faire des citoyens ni conformistes ni rebelles, critiques et responsables. »

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